Fightstar - Be Human
Mon CD du moment, le nouveau Fightstar. Un troisième album dans la lignée de One Day Son, This Wil All Be Yours : moins metal, plus orchestré (dès la première piste, dès les premières notes avec Calling On All Stations), avec parfois la présence d'une chorale. La pochette est bizarre comparée aux magnifiques covers auxquelles ils nous avaient habitués, mais elle reflète finalement bien le thème de l'album. On y trouve deux gros tubes mélodiques : The English Way et Mercury Summer; mon coup de cœur : War Machine très orchestrée, mélancolique du genre Floods, avec quelques cris bien fichus, un beau morceau. On retrouve quelques titres plus bourrins, plus metal dans les riffs, mais les cris y font souvent vraiment forcés (Chemical Blood, Damocles) et au final, ce sont les morceaux que l'on apprécie peut-être le moins même si ils sont toujours orchestrés de façon plus que magnifique. Dommage que les cris ne soient pas mieux repartis comme sur le premier album, la seule chanson réussie à ce niveau étant War Machine, distillant juste ce qu'il faut de cris pour être efficace. Le reste est composé de chansons plutôt calmes, certaines anecdotiques (Give Me The Sky, malgré son côté new-wave), certains insipides (Never Change) d'autres heureusement vraiment réussies comme Tonight We Burn (digne successeur de You & I) ou encore le sublime et long morceau final : Follow Me Into The Darkness, très aérien, où il n'y a pas que le titre qui fait penser à du Death Cab For Cutie, entre piano, violons et rock, un final grandiose comme le groupe nous y a toujours habitué. Comme pour chaque album, plusieurs écoutes sont nécessaires, plus on se le repasse et plus on l'adore ! Un album qui ne déçoit pas, le groupe paufine son son et évolue lentement mais sûrement. Bon, au niveau du gros son, je préferais ce qui avait été fait sur la compil de b-sides Alternate Endings (ou tout simplement sur le premier album) que les morceaux présents ici, le groupe semble désormais plus à l'aise dans les morceaux moins lourds et on a l'impression qu'ils se forcent à caser un peu de violence pour faire plaisir, aux fans. Néanmoins, un disque solide, non mieux, un très beau disque que vous vous devez d'écouter, Fightstar fait désormais parti des grands avec qui il va falloir compter.
As Cities Burn - Hell Or High Water
Troisième album du groupe de Tooth & Nails qui revient de loin, après des débuts metalcore / screamo et avoir frôlé le split, le groupe avait opéré un changement radical de son pour le second album après le départ du chanteur principal, beaucoup plus calme, aérien. Ici celà continue dans ce sens, se mettant définitvement à dos ce qui n'avaient pas supporté la transition entre les deux premiers disques. La première impression que j'ai eu à l'écoute de cet album c'est la sensation d'avoir affaire à un mix de Phantom Planet pour le rock indie et la voix, et du dernier Brand New pour la façon de chanter, calme, s'énervant parfois façon "au bord des larmes". Au final un bon mélange. Assez court, seulement neuf pistes, cet album tient largement la route et a de quoi relancer la carrière du groupe : 84 Sheepdog et son côté indie énervé (enfin, comparé au reste), Into The Sea et Made Too Pretty, les plus jolies, sans oublier le long Lady Blue, et le titre Capover, plutôt dansant, très rock anglais, qui clos l'album. Les amateurs de Brand New, Copeland, apprécieront.
Orelsan - Perdu D'avance
Décrié, boycotté, Orelsan s'en ai pris plein la gueule pour ses textes provocateurs mais non pas dénués d'humour. Personnellement, je m'attendais à pas grand chose et au final j'ai plutôt bien kiffé son album. Y'a le lot de tubes avec Changement, No Life, les lyrics sont pas aussi fins que ceux d'un Fuzati (Klub des Loosers) mais assez décalés et suffisants pour faire sourire voire verser une larme comme Etoiles Invisibles, ou encore avec le magnifique morceau final, La Peur De L'échec, incontestablement le meilleur de l'album où le jeune MC met son coeur à nu et explique, pour les bouffons qui auraient pas encore compris, que ce qu'il raconte dans ses chansons ce sont des clichés et qu'il ne faut pas les prendre au pied de la lettre; avec un final à la guitare électrique. Donc un gros trip de looser suicidaire à la Fuzati (Soirée Ratée, Différent, Perdu D'avance, Courez Courez), beaucoup d'humour (Gros Poisson Dans Une Petite Mare), un morceau en hommage au hip-hop des années 90 avec Jimmy Punchline, un feat réussi avec Gringe sur Entre Bien Et Mal. Cependant deux choses m'ont un peu gêné : cette habitude de chanter dans les refrains, chant qu'il ne maitrise pas toujours, et de plus, les refrains sont souvent la partie la plus faible de ses compos donnant un côté RNB pas terrible. L'autre chose c'est la vulgarité omniprésente. Je pense qu'il peut faire de bons textes sans ça, il le prouve sur le morceau final. Un album imparfait mais séduisant. Pour amateurs de hip-hop décalé.