mercredi 19 décembre 2007

Chronique d'album : Manau - Best Of


Après 10 ans d'activité et 3 albums, le groupe Manau (ou plutôt ce qu'il en reste), nous sort un premier best of. Pour combler une actualité musicale faible ? Probablement... pourtant le dernier album, On Peut Tous Rêver datant de 2005 était plutôt sympathique même s'il est passé complètement inaperçu pour la plupart. Quoi qu'il en soit, nul doute que ce best of ravivera des souvenirs à beaucoup : le premier album, Panique Celtique reste parmi les 20 meilleures ventes de tous les temps en France.

On retrouve ici les plus grands tubes de Manau, à savoir le classique La tribu de Dana, mais aussi tous les autres singles : Mais qui est la belette ?, Panique Celtique, Tout le monde... , le dansant Fest noz de Paname, etc.
Le gros problème de Manau c'est d'avoir toujours été considéré comme le groupe d'une seule chanson : La tribu de Dana et on ne retient d'eux que leur côté festif et celtique. Pourtant on dénombre tout autant de chansons bien sombres aux paroles prenantes; ainsi on retrouve L'avenir est un long passé (sur la montée du racisme en France) dans une version remix un peu moins sombre mais tout aussi mélancolique : à jamais une des meilleures chansons du groupe, La poupée en duo avec Maurane, Un type bien où Martial se met dans la peau du type qui a laché une bombe H sur Hiroshima, et la connue La confession. Une seule chanson issue du dernier album est présente : l'excellent single Con j'pense où Martial se livre à coeur ouvert, un de leur meilleur titre pourtant méconnu par la plupart. On regrette que l'accent ai été mis sur le 1er album (6 titres sur 14) et que d'excellents titres comme Le chien du forgeron, Dernier combat et On peut tous rêver soient absents : des morceaux qui manquent vraiment. On a plus affaire à un Greatest Hits qu'un Best Of donc.
Côté nouveauté (car tout best of se doit de proposer son lot de nouveauté, c'est la règle depuis quelques temps... ), l'inédite Chegevarap remix, un morceau festif moyen, Mytho du ghetto qui était parue à l'origine sur l'album solo de Martial et qui est sympa même si elle lorgne un peu trop du côté de la tribu de Dana; et Un peu de soleil, plus dans l'esprit du dernier Cd. Pour finir un medley.

Conclusion, un disque pas vraiment indispensable pour les fans, mais vraiment interessant pour tous ceux qui ne connaissent de Manau qu' une ou deux chansons, pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur un groupe aux multiples facettes, dont les plus interessantes n'ont pas toujours été celles qui ont le plus été mises en avant. Une chose est sûre, Manau est resté dans les coeurs et nous rapelle qu'un jour le hip-hop c'était autre chose que du bling bling sans âme, les textes ne sont pas toujours écrit de la façon la plus subtile qui soit, pourtant Martial sait se montrer touchant, les instrus quand à eux sont des plus travaillés, rarement égalés dans le milieu hip-hop.

jeudi 1 novembre 2007

Chronique d'album : Angels & Airwaves - I-Empire


AVA est un groupe qui depuis son premier effort est attendu au tournant : il s'agit pour Tom DeLonge de ne pas décevoir les nombreux fans de blink-182. La plupart s'accordent pour dire que We Don't Need To Whisper, l'album précédent, s'est révelé décevant (d'autant que Tom n'y va pas de main morte pour promettre monts et merveilles) : trop ennuyeux et répétitif; et ont préféré se tourner vers +44, l'autre groupe issu des cendres de blink.

Pour cet I-Empire, Tom nous a annoncé quelque chose de plus énergique, de plus épique. On ne savait plus trop si on devait attendre quelque chose d'énorme ou un pétard mouillé; mais on ne pouvait s'empêcher de garder espoir conaissant le passé talentueux des mecs, notamment au sein de Box Car Racer.
Tout d'abord, on remarque que le flow du chant ainsi que les instrus en général sont plus énergiques, plus rythmés, comme sur le single Everything's Magic (et son intro pompée sur Anthem Part Two de blink, de quoi raviver des souvenirs) ainsi que Call To Arms qui ouvre le CD; sur Secret Crowds on a droit à un vrai bon riff de guitare digne du meileur de BCR : les trois meilleures chansons de l'album.
Les chansons calmes se définissent plus comme de jolies ballades que des chansons chiantes : la magnifique chanson d'amour Breathe, Sirens où le chant de Tom se révèle plus poignant que jamais et où on retrouve des "lalalala" qui ont fait les grands jours de son groupe précédent, du même acabit : Lifeline et Heaven dans laquelle le chant prend une véritable envolée sur la fin. Mention spéciale à Rites Of Spring dans laquelle Tom nous parle de son enfance.
Là où le bas blesse, c'est la présence de morceaux ou d'ambiances trop semblables à ce qu'ils ont fait avant, c'est à dire True Love (anciennement baptisé Star Of Bethlehem) ou Love Like Rockets : comparé à d'autres morceaux on s'ennuit, et on aimerait voir stoppé ce maudit synthé qui semble tourner en boucle depuis le premier album et qui parait incapable de proposer une ambiance différente.

Au final une bonne surprise qui pourrait bien réconcilier les ex-fans égarés en chemin : on retrouve du blink et du Box Car Racer dans cet album, on retrouve ce qu'on aime chez Tom DeLonge. Plus d'énergie, plus accrocheur et moins de passages chiants ou de chansons qui se ressemblent toutes, un album indéniablement supérieur à son prédécesseur : à croire que l'arrivée d'un nouveau bassiste (ex 30 Seconds To Mars) a fait du bien au groupe. On espère tout de même qu'à l'avenir le groupe saura proposer de nouvelles ambiances.

dimanche 23 septembre 2007

Chronique d'album : Luke - Les Enfants De Saturne


Révélé par son précédent album et le tube La Sentinelle, Luke s'est imposé comme une nouvelle figure emblématique du rock français. Avec entre autres leurs potes de Déportivo, ils se sont infiltrés dans la brèche, ou plutôt le vide, laissé par Noir Désir. A l'aube de la libération de Bertrand Cantat, il s'agit maintenant pour eux de confirmer et prouver qu'ils n'étaient pas qu'un ersatz éphémere.

Les Enfants De Saturne, déjà le troisième album du groupe, est fort de l'arrivée d'un nouveau guitariste, Jean-Pierre Ensuque (d'Autour de Lucie). Le résultat est surprenant. Alors que La Tête En Arrière était un album somme tout assez calme, avec 3, 4 titres rapides, ce nouvel opus fuse dans tous les sens. Loin de sonner comme qui vous savez, on a affaire à du bon rock indie, avec des relans garage rock et même punk. Les guitares bouillonnent et martèlent à 200 à l'heure comme sur Il Y A Longtemps, Un Seul Jour, La Nuit Et Le Jour, bref, quasiment tous les titres de la galette. La voix de Thomas Boulard n'a elle, certes pas trop changée, mais il a quand même adapté son débit à la vitesse des nouvelles compos et le résultat est concluant. Les textes sont plus que jamais empreints de poésie, et encore plus abstraits qu'avant; mais je vous rassure ce n'est pas encore le grand n'importe quoi de Déportivo. On retrouve quelques paroles en espagnol sur le premier titre ainsi qu'un nouveau portrait de la France à travers le titre Mon Pays. Mais les chansons calmes se font rares ici, l'inverse du skeud précédent en somme, y'a bien Stella ou le morceau caché, lettre ouverte à Dieu, mais c'est tout. Le premier single, La Terre Ferme (clip video ici), est un très belle chanson pop rock, parfait pour faire tourner le groupe sur les ondes; mais il ne reflète pas le reste de l'album. Le groupe innove encore comme sur Je Suis Cuba et son chant limite parlé ou encore des rythmes reggae sur La Transparente, une autre des rares chansons moins bourrines, titre que n'auraient pas renié les Clash.

Au final une excellente surprise, on s'attendait à un simple (bon) album pop rock en français, et on se retrouve avec une bombe de rock indie entre les mains. Innatendu, puissant, rapide, insolent, Luke vient de faire ses preuves et n'a plus rien à prouver à personne.

samedi 22 septembre 2007

Chronique d'album : Jimmy Eat World - Chase This Light


J'avais fait la chronique de cet album il y a quelques jours à partir d'une version preview, il s'avère que dans la version finale la tracklist est différente, avec de nouveaux morceaux, un ordre différent mais aussi la perte de deux excellents morceaux que sont Be Sensible et Distraction, dommage. Bref, voici la nouvelle version de la critique.

Trois ans après l'excellent Futures, et un EP plutôt classe en 2005, Stay On My Side Tonight, JEW nous revient avec un nouvel album. Une chose est certaine, ce n'est pas avec cet album que les fans de la première période indie-emo vont se réconcilier avec le groupe. La bande à Jim Adkins continue sur sa lancée pop, même produit par Bitch Vug (Nirvana, Smashing Pumpkins). De plus en plus pop même au point que des chansons bien rock se font de plus en plus rare; dans la lignée du dernier EP en somme.

Parmis les sursauts rock on remarque notamment le premier single, Big Casino, qui est plutôt réussi on peut le dire, avec des couplets tout ce qu'il y a de plus efficace. On note également la très bonne Electable (Give It Up) qui démarre autour d'une batterie et un rythme catchy, puis un refrain vraiment accrocheur. Malheureusement ces deux morceaux sont bien les seuls qui peuvent rappeler le passé du groupe.
Après on a la vague Futures-Like qui oscillent entre rock et pop : Feeling Lucky assez entrainante, Let It Happen (aux couplets bien accrocheurs), Always Be et Carry You, plutôt sympas, Firefight, vraiment bonne surtout dans le refrain, la funky Here it goes avec ses clappements de mains, etc. Pour finir les véritables chansons calmes : Chase This Light qui donne son nom à l'album, et qui peut rappeler Death Cab For Cutie, jolie, un peu la Drugs Or me de l'album mais en moins bien. Dans le même genre, Gotta Be Somebody's Blues, très lente et tout en orchestration, un joli morceau émouvant placé au milieu de l'album; on finit avec Dizzy une ballade qui se révèle poignante à partir du refrain et qui cloture ce Chase This Light.

Un album très pop donc, prolongement logique de Futures mais pourtant il manque cruellement de chansons fortes comme Pain ou Nothing Wrong. Au final un album sympa, pas meilleur que son prédécesseur mais qui livre son lot de jolies chansons. A noter également les rééditions (son remasterisé + deux bonus tracks par album) de Static Prevails et Clarity sorties cette année, deux valeurs sûres du groupe.