dimanche 23 septembre 2007

Chronique d'album : Luke - Les Enfants De Saturne


Révélé par son précédent album et le tube La Sentinelle, Luke s'est imposé comme une nouvelle figure emblématique du rock français. Avec entre autres leurs potes de Déportivo, ils se sont infiltrés dans la brèche, ou plutôt le vide, laissé par Noir Désir. A l'aube de la libération de Bertrand Cantat, il s'agit maintenant pour eux de confirmer et prouver qu'ils n'étaient pas qu'un ersatz éphémere.

Les Enfants De Saturne, déjà le troisième album du groupe, est fort de l'arrivée d'un nouveau guitariste, Jean-Pierre Ensuque (d'Autour de Lucie). Le résultat est surprenant. Alors que La Tête En Arrière était un album somme tout assez calme, avec 3, 4 titres rapides, ce nouvel opus fuse dans tous les sens. Loin de sonner comme qui vous savez, on a affaire à du bon rock indie, avec des relans garage rock et même punk. Les guitares bouillonnent et martèlent à 200 à l'heure comme sur Il Y A Longtemps, Un Seul Jour, La Nuit Et Le Jour, bref, quasiment tous les titres de la galette. La voix de Thomas Boulard n'a elle, certes pas trop changée, mais il a quand même adapté son débit à la vitesse des nouvelles compos et le résultat est concluant. Les textes sont plus que jamais empreints de poésie, et encore plus abstraits qu'avant; mais je vous rassure ce n'est pas encore le grand n'importe quoi de Déportivo. On retrouve quelques paroles en espagnol sur le premier titre ainsi qu'un nouveau portrait de la France à travers le titre Mon Pays. Mais les chansons calmes se font rares ici, l'inverse du skeud précédent en somme, y'a bien Stella ou le morceau caché, lettre ouverte à Dieu, mais c'est tout. Le premier single, La Terre Ferme (clip video ici), est un très belle chanson pop rock, parfait pour faire tourner le groupe sur les ondes; mais il ne reflète pas le reste de l'album. Le groupe innove encore comme sur Je Suis Cuba et son chant limite parlé ou encore des rythmes reggae sur La Transparente, une autre des rares chansons moins bourrines, titre que n'auraient pas renié les Clash.

Au final une excellente surprise, on s'attendait à un simple (bon) album pop rock en français, et on se retrouve avec une bombe de rock indie entre les mains. Innatendu, puissant, rapide, insolent, Luke vient de faire ses preuves et n'a plus rien à prouver à personne.

samedi 22 septembre 2007

Chronique d'album : Jimmy Eat World - Chase This Light


J'avais fait la chronique de cet album il y a quelques jours à partir d'une version preview, il s'avère que dans la version finale la tracklist est différente, avec de nouveaux morceaux, un ordre différent mais aussi la perte de deux excellents morceaux que sont Be Sensible et Distraction, dommage. Bref, voici la nouvelle version de la critique.

Trois ans après l'excellent Futures, et un EP plutôt classe en 2005, Stay On My Side Tonight, JEW nous revient avec un nouvel album. Une chose est certaine, ce n'est pas avec cet album que les fans de la première période indie-emo vont se réconcilier avec le groupe. La bande à Jim Adkins continue sur sa lancée pop, même produit par Bitch Vug (Nirvana, Smashing Pumpkins). De plus en plus pop même au point que des chansons bien rock se font de plus en plus rare; dans la lignée du dernier EP en somme.

Parmis les sursauts rock on remarque notamment le premier single, Big Casino, qui est plutôt réussi on peut le dire, avec des couplets tout ce qu'il y a de plus efficace. On note également la très bonne Electable (Give It Up) qui démarre autour d'une batterie et un rythme catchy, puis un refrain vraiment accrocheur. Malheureusement ces deux morceaux sont bien les seuls qui peuvent rappeler le passé du groupe.
Après on a la vague Futures-Like qui oscillent entre rock et pop : Feeling Lucky assez entrainante, Let It Happen (aux couplets bien accrocheurs), Always Be et Carry You, plutôt sympas, Firefight, vraiment bonne surtout dans le refrain, la funky Here it goes avec ses clappements de mains, etc. Pour finir les véritables chansons calmes : Chase This Light qui donne son nom à l'album, et qui peut rappeler Death Cab For Cutie, jolie, un peu la Drugs Or me de l'album mais en moins bien. Dans le même genre, Gotta Be Somebody's Blues, très lente et tout en orchestration, un joli morceau émouvant placé au milieu de l'album; on finit avec Dizzy une ballade qui se révèle poignante à partir du refrain et qui cloture ce Chase This Light.

Un album très pop donc, prolongement logique de Futures mais pourtant il manque cruellement de chansons fortes comme Pain ou Nothing Wrong. Au final un album sympa, pas meilleur que son prédécesseur mais qui livre son lot de jolies chansons. A noter également les rééditions (son remasterisé + deux bonus tracks par album) de Static Prevails et Clarity sorties cette année, deux valeurs sûres du groupe.