lundi 12 mai 2008

Chronique d'album : Empyr - The Peaceful Riot


Attendu, et pas qu'un peu le premier CD d'Empyr, le side-project des fameux deux ex-Kyo : Benoit Poher et Florian Dubos, rejoints par l'ancien guitariste de Watcha : Fred, le bassiste de Pleymo, Benoit Julliard et enfin Jocelyn, ex batteur de Vegastar. Le tout produit aux Etats-Unis par le producteur Ken Andrews (A Perfect Circle entre autres) et mixé par Brian Gardner (blink-182, Linkin Park). Pour finir un artwork signé Marc Maggiori (Pleymo). Autant dire que tous les ingrédients étaient réunis pour accoucher d'un très bon disque.

On retrouve donc la voix de Kyo qui à priori n'a pas trop changée. Sauf qu'Empyr a choisi de chanter en anglais, sûrement pour mieux s'exporter au Japon déjà, et peut-être aux USA qui sait (Tokio Hotel a bien percé là-bas alors bon...), alors même si on remarque que l'accent de Benoit n'est pas toujours parfait, ça passe largement. Ainsi commence la première piste, God Is My Lover, rythmique rapide (on remarque que toutes les chansons commencent un peu de la même façon) et avec ce chant fragile, mais là où dans Kyo le chant ne décollait pratiquement jamais (toujours ce flow proche du rap et une voix toujours très posée), ici Ben voit enfin les choses en grands : envolées, chant à plein poumons (il faut l'entendre chanter sur Water Lily : "I'm dead since you goooooo") et pour finir des cris déchirants. On se demande comment le gars va pouvoir revenir à Kyo après ça !
Niveau instrumental, oubliez Kyo, les ex Watcha et Pleymo (Benoit Julliard, un des meilleur bassiste de la scène française) nous pondent du lourd, la basse sur Join Us en est un parfait exemple, généralement on est plus proches des Smashing Pumpkins (tout comme l'était déjà l'avant dernier Pleymo) et Deftones que d'un groupe pop-rock. Et justement il flotte un air de Deftones sur cet album, avec des riffs incisifs et puissants; ou un air de Teem Sleep plutôt (side project de Chino Moreno) avec ces quelques arrangements electro et cette ambiance aérienne. La plupart des chansons commencent de façon posée pour s'énerver au fur et à mesure et finir par des cris sur la fin, un schéma assez classique il est vrai mais pas déplaisant. Dans cet esprit : la mélancolique Birth, Forbidden Song, la très jolie ballade The One (comme Poher sait si bien les faire), The Fever (magnifique ligne de chant), March On, la plus calme du CD.
Il n'y a aucune chanson qu'on l'on ai envie de zapper, le groupe distillant douceur et puissance de manière bien dosée. Des morceaux plus rapides et vénères viennent ainsi donner un peu de pêche à lensemble comme l'excellent single New Day ou encore Tonight et son refrain puissant, The Voice Of The Lost Souls, une des plus réussies avec ces cris en double voix durant les couplets, directement inspirés de la scène US et My Empress où Benoit ségosille comme jamais.

Empyr transpire donc la mélancolie de Kyo mais boostée par des instruments puisants directement leur force au coeur de la scène rock américaine et portée par un chant enfin audacieux et ambitieux. On pourrait reprocher un certain manque d'originalité mais The Peaceful Riot reste quand même une belle réussite, dans le genre et dans notre pays, on avait pas entendu aussi bien depuis le dernier Pleymo.

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