Moins médiatique que la couche de neige sur la France, elle indiffère le bon peuple. Dommage ! Car l'enquête triennale de l'OCDE sur les capacités des jeunes de 15 ans mesure, dans notre pays, une inquiétante couche de médiocrité.
Dans cette enquête, dotée d'immenses moyens et partout respectée, la France occupe, dans le classement des nations, la 21e place pour les capacités de lecture, la 22e pour le niveau en mathématiques. On y découvre... la lune, je veux dire ce que l'on ressasse ici depuis deux ou trois décennies : la prééminence écrasante de l'Asie (Chine, Corée, Singapour) et une France mal en point.
Elle n'atteint une moyenne faiblarde que grâce à une courte élite qui atténue l'accroissement, depuis 2000, de ses cancres, lesquels ont, eux, augmenté d'un tiers. Ne surnagent, dans une Europe plutôt essoufflée, que la Finlande (3e), la Belgique (11e) et la Suisse (13e). La France ne garde qu'un pompon : le record mondial des dépenses consenties à un si déplorable système.
La déculturation du plus grand nombre vide de tout sens l'adhésion aux droits et devoirs de la nation. Et les cancres d'aujourd'hui s'apprêtent à devenir les déclassés et les révoltés de demain. "Un jour, disait Nietzsche, il n'y aura plus d'autres réflexions que celles portant sur l'éducation". Là comme ailleurs, l'évitement de la vérité et la résignation installent, chez nous, une culture défaisante et insidieuse de la médiocrité.
Claude Imbert, Le Point 1996, 16 décembre 2010.
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