samedi 28 juin 2008

Chronique d'album : The Used - Lies For The Liars


Pour moi LA bonne surprise que j'attendais depuis des mois. Il y a de tout sur cet album mais surtout du très bon.
Du bien bourrin avec la chanson qui ouvre l'album The Ripper, Wake The Dead, Liar Liar, des chansons plus variées comme le très bon premier single The Bird And The Worm (qu'est-ce que j'adore le refrain et les choeurs en Oh oh oh), Hospital (un de meilleurs morceaux, catchy et puissant, peut-être celui qui rappelle le plus le 1er album), Paralyzed qui rapellent d'une certaine façon le dernier album de My Chemical Romance (des passages bizarres, des doubles voix façon « monstre » ou des voix bizarres, à croire qu'ils ont écouté The Black Parade en boucle) et beaucoup de chansons calmes, le seul point faible de l'album dans le sens où ces chansons semblent premièrement être des chutes d'In Love And Death, et deuxièmement ne possèdent pas la force évidente de ballades comme Blue And Yellow (premier album). Néanmoins une chanson comme Find A Way, Smother Me ne me laisse pas indifférent, les paroles sont si jolies faut bien le dire même si musicalement c'est limité.
Alors non on ne retrouve pas le charme du premier album, le groupe semble suivre sa voie maintenant sans regarder en arrière, mais quand même, on est en présence d'un disque meilleur qu' In Love And Death, qui n'était pourtant pas si déplaisant. Le départ du batteur ne se fait pas trop sentir, ça semble peut-être moins technique mais le nouveau se débrouille plutôt bien. Rempli d'effets inspirés par le meilleur de My Chemical Romance ou McFly (en même temps sur le précédent album on retrouvait déjà des orchestrations), du bourrin à l'ancienne, de jolies mélodies accrocheuses comme toujours, des love ballades, une certaine originalité dans la composition, un album à acheter les yeux fermés en somme; et qui fait oublier le récent objet commercial du live Berth.
The Used nagent encore une fois au dessus du lot.

mercredi 25 juin 2008

Chronique d'album : Marilyn Manson : Eat Me, Drink Me


Autant le dire d'entrée, ce n'est pas la daube commerciale à laquelle on pouvait s'attendre; loin de là. Cet album est donc une collaboration exclusive entre Manson et l'allemand Tim Skold. Une partie de l'album est inspirée du conte Alice Au Pays Des Merveilles comme en témoigne le titre Mange-moi, bois moi « J'aime le concept d'être consommé par quelqu'un d'autre. Cela peut-être rapporté au Christ qui est devenu un symbole, et ce symbole devenu une religion est désormais consommé (...) Cet album est un symbole pour moi, c'est la première fois que je redeviens humain, quelqu'un peut me consommer avec un degré de soumission, de sacrifice et de romance. C'est un disque très romantique. » Non vous ne rêvez pas, exit les textes sur la religion et compagnie, place à l'amour ! Il parle dans l'album des « Rebels whitout a cause » et dit « You know that I play this better than you » s'est'il rendu compte qu'il est devenu un people qui risquait de tomber dans l'auto-caricature, d'où ce changement radical dans les textes ?
Le titre qui ouvre l'album est une véritable tuerie, If I Was You Vampire, mélancolique, entétant, pesant, alternant passages calmes et refrain puissant, puis ça redéscend...où on retrouve la voix qu'on aime tant dans sa meilleure tonalité (sulfureuse) I love you so much you must kill me now... En fait tout l'album est plutôt calme, mid-tempo, rien à voir avec des morceaux comme This Is The New Shit, ici Manson ne crie pratiquement pas (voire pas du tout). Skold nous gratifie de magnifiques solos, ce qui redonne un côté heavy old school à la musique de Manson (ça fait pas de mal). Assez gros changement en perspective donc, niveau textes, niveau musique, heureusement on retrouve l'ambiance gothico-glauque qui nous rappelle qu'on écoute bien un disque de Marilyn Manson (et la voix, bien sûr). L'antichrist a grandi, a vécu aux côtés des hommes et par là même a souffert la pire des souffrance que peuvent ressentir les hommes : l'amour, rapport à son récent divorce avec la pin-up Dita Von Teese « just another funeral and just another girl locked in tears », et sa nouvelle compagne Evan Rachel Woods. Le premier single de l'album, très groovy, fait référence à l'affiche du film Lolita « don't break my heart and I wont break your heart-shaped glasses », Manson dit avoir été inspiré par les lunettes en forme de coeur que portait sa nouvelle petite amie. Le reste de l'album est dans la même veine donc je vais pas m'éterniser, mes autres morceaux préférés : They Said That Hell's Not Hot et Just A Car Crash Away (une ballade mélancolique où Manson chante vraiment).
Un album différent, pas commercial car vraiment moins accessible que son Golden Age Of Grotesque (plus proche d'un Mechanical Animals). Moins revendicatif et plus sentimental (enfin ça garde quand même une verbe aiguisée). Plus vraiment le metal qu'on conaissait, mais une excellente surprise en tout cas.

mardi 10 juin 2008

Chronique d'album : The Offspring - Rise And Fall, Rage And Grace


Après des débuts punk aux textes engagés, c'est à dire dès leur troisième album, Smash (à ce jour record du monde de vente sur un label indépendant) et surtout l'encore plus barré Ixnay On The Hombre, les Offspring ont toujours su pondre des tubes méga entêtants. Le seul problème du groupe c'est qu'il n'a jamais vraiment su renouveller son punk-rock mélodique depuis l'album Americana, il y a dix ans déjà. Le dernier album en dâte, Splinter, certes très efficace, renvoyait énormément aux albums précédents (une volonté de la part du groupe), mais malgré tous les clins d'oeils au passé et un son très lourd et même disons le, bourrin, nous restions un peu sur notre faim. Parce que un album trop court et l'impression que le groupe manquait d'inspiration (bien que je le répète, chansons très efficaces). L'inédite parue récemment sur le Greatest Hits : Can't Repeat n'arrangeait pas la donne. A l'heure où une partie des fans rêvent encore d'un retour aux sources et où un groupe comme Green Day parvient à se ré-inventer en mettant un message et un concept ambitieux tant dans le ton que la forme de son punk rock, on pouvait vraiment se demander ce que nous réservaient les Offspring, sans trop y croire, il est vrai, tant ils donnaient l'impression de se satisfaire de leur basique punk accrocheur. Nouveau producteur aux manettes, le fameux Bob Rock, connu pour ses collaborations avec Metallica, Aerosmith et plus récemment le dernier Lostprophets. Pour la batterie, c'est encore une fois Josh Freese (The Vandals, A Perfect Circle) qui assure l'intérim.
L'album s'ouvre sur la mélodie mélancolique d'Half Truism, qui cède bien vite la place à un rythme plus punk, la voix nasillarde de Dexter, les choeurs magnifiques en ho ho, ça y est c'est du Offspring, on est en plein dedans. Si les couplets sont très classiques, le refrain est, comme d'habitude catchy à mort, mais possède ce petit côté mélancolique qui revient et rappelle Race Against Myself sur l'album précédent, punk émouvant grandiloquent. Trust In You, seconde piste, classique, très classique, efficace pourtant; oui, du 100% Offspring. Mais veut-on encore de ça ? On dirait une chute de Splinter.A partir de la troisième piste, tout va changer. You're Gonna Far Kid est surprenante. L'intro se révèle... dansante. Plus Panic At The Disco qu'Offspring quoi. « Dance, fucker dance ! » On accroche direct. Le pré-refrain me laisse encore cette impression mélancolique avec une mélodie qui prend aux tripes, puis enchaine sur une refrain punk (on se refait pas). Putain le groupe est capable de proposer quelque chose de nouveau et qu'est-ce que c'est bon. Un des meilleurs titres. Restons sur l'axe des chansons novatrices : A Lot Like Me qui commence sur des notes de piano, autant dire un instrument qu'on n'a pas l'habitude d'entendre chez Offspring, mais ensuite... Dexter chante ! C'est là qu'on se rend compte que la plupart du temps le chant chez Offspring est à moitié crié. Une voix chaleureuse qui révèle un aspect que jamais le groupe n'avait laissé percevoir jusqu'à présent. La chanson est d'ailleurs plus rock alternatif que punk. Ensuite vient Kristy, Are You Doing Okay? qui commence comme une ballade acoustique et un Dexter qui fait son lover puis continue en rock très doux. Dans la même veine : Fix You, ballade presque entièrement en son clean (limite acoustique) et ça c'est une première. Ok le groupe avait déjà proposé des ballades, comme Spare Me The Details sur l'album précédent mais c'était une grosse blague au niveau des paroles, jamais le groupe n'avait assumé une ballade triste et romantique ou ne l'avait vraiment prise au sérieux. On est loin des refrains catchy sur celle-là mais l'ensemble est émouvant. Mais la cerise sur le gateau arrive avec Stuff Is Messed Up et son intro heavy metal / rock'n'roll et le chant qui suit, originale, surtout diablement efficace, un final à la System Of A Down avec un Dexter qui débite des paroles à 300 à l'heure. Un tube en puissance.
Alors Offspring, toujours un groupe de punk-rock ? Ben oui rassurez-vous. Déjà le single, Hammerhead. Punk rapide et puissant mais contrairement à avant, une composition bien plus longue avec des changements de rythme à l'intérieur même du morceau (l'effet rock-opera Green Day?). Un final endiablé avec un chant vraiment crié, les quadragénaires ont la pêche ! Take Me Nowhere, couplet direct accrocheur sur un rythme punk, mais le meilleur reste encore le pré-refrain et son côté encore... (vous devinez?)... mélancolique (les choeurs y sont pour beaucoup dans ce ressenti). Très bonne chanson. Nothingtown est quand à elle plus classique et rappelle Want You Bad sur Conspiracy Of One, sympa mais je passerai vite dessus. Reste les deux dernières chansons du disque : Let's Hear It For Rock Bottom qui commence encore une fois avec un chant vraiment chanté sur des airs roots avant de partir en punk pop mais vraiment teen pop qui rappelle plus blink-182 que Bad Religion quoi. Excellente chanson. L'album se termine avec la chanson titre, Rise And Fall : une sorte d'hommage ou de clin d'oeil à leurs potes de Green Day car cette chanson c'est entièrement du Green Day ! De la batterie aux riffs, seule la voix rappelle bien qu'on écoute du Offspring. Pour finir la chanson bonus de la version japonaise, O.C. Life, où là devinez quoi, on a enfin droit à notre chanson punk à l'ancienne !
On y croyait plus mais ils l'ont finalement fait. Au lieu de nous pondre un énième Americana bis qui n'aurait eu que pour effet de nous lasser du groupe, les Californiens ont enfin mis de l'ambition dans leur punk-rock. Offspring sous l'impulsion de leur nouveau et talentueu producteur se ré-inventent enfin (toutes proportions gardées) : évolution et assurance du chant, nouveaux arrangements bien éloignés des sonorités habituelles et introduction de sons acoustiques; tout en conservant une maîtrise parfaite dans les chansons plus punk. Le groupe n'avait pas semblé aussi inspiré depuis bien longtemps, depuis Americana voire même, soyons fou, Ixnay On The Hombre. Une renaissance.

dimanche 8 juin 2008

Chronique d'album : Circa Survive - On Letting Go


On ne présente (preque) plus l'étonnant Anthony Green, ex-chanteur de Saosin, aux capacités vocales extraordinaires. Son nouveau groupe, Circa Survive, en est déjà à son deuxième effort. Même producteur aux manettes, Brian Mc Tiernan (Moneen) et donc peu de changements, le prolongement de leur album Juturna.
Comme avec l'album précédent, On Letting Go (au très bel artwork) est un album qui demande plusieurs écoutes. La première écoute pouvant se réveler largement insuffisante : on ne trouve pas celà assez catchy... puis on réécoute, la voix est tellement belle... on se laisse prendre au jeu et on adhère finalement aux mélodies. Notons l'enchainement gagnant des trois meilleures chansons : In The Morning And Amazing (1er single), The Greatest Lie et The Difference Between Medicine And Poison Is In The Dose, (le dernier single en dâte et le meilleur morceau du CD), vient ensuite Travel Hymn et son refrain envoutant (comme toutes les autres chansons d'ailleurs), Semi Constructive Criticism un peu plus rapide qui laisse entendre un semblant de cris dans les choeurs, et la très jolie ballade Kicking You Crosses Down. Voilà pour les morceaux les plus remarquables, sachant que le reste est du même acabit : du rock à la fois indie, emo, et expérimental.
On aurait certes aimé une petite évolution, et hormis une meilleure production il n'y a pas grand chose. Comme je l'ai dit, la monotonie des morceaux pourra en rébuter certains plus habitués à des chansons comme Seven Years qui a fait la gloire de Saosin à leurs débuts. Circa Survive est un groupe la plupart du temps très doux et pour rentrer dans leur univers il faut vraiment écouter d'une oreille attentive et ouverte; mais le charme de la voix et le talent des musiciens minutieux dans leur composition aidant, le groupe finit par convaincre.