Après un album catastrophique, Electrochoc, qui présentait un Enhancer fétard mais idiot (Dirty Dancing atteint des sommets), un son produit aux USA mais crade , où seuls les feats de Kool Shen et Marz sauvaient l'album du zéro pointé, après avoir perdu une partie de son line-up, et à une époque où le mot neo-metal fait honte, on ne donnait vraiment pas cher de la peau du groupe. Et pourtant.
Le crew semble s'être donné un gros coup de pied au cul. Après nous avoir parlé de biatches sur Electrochoc, le groupe revient enfin à des thèmes plus intéressants et engagés, des lyrics moins superficiels comme on pouvait les apprécier à l'époque de Street Trash, et cerise sur le gateau : rejoints par Davy de Pleymo à la gratte sur la moitié des titres de l'album.
Un vent de révolte souffle sur la France dès le premier morceau : Debout, avec un refrain chanté par le rasta Mr. Toma "Notre génération doit se battre, sans avoir peur de tomber", un chant mélodique plus que bienvenu, qui rapelle le meilleur des passages chantés de l'album Street Trash (on constate d'ailleurs que Bill se met également à chanter de plus en plus). Arrive le premier vrai morceau rock et le premeir single : Rock Game en feat La Fouine, véritable coup de gueule contre les groupes de rock de merde, un grand morceau, où Davy nous gratifie d'un magnifique solo final.
On retrouve un Enhancer plus déprimé sur des morceaux comme Petites Mains, la géniallissime Qu'est-Ce Qu'On Va Laisser accompagnée d'une chorale d'enfant qui rapelle le dernier Avenged Sevenfold et qui parle de la façon dont les hommes pourrissent leur planète, Rêver Sa Vie, encore un bon morceau des plus mélancoliques avec un refrain chanté par Soprano : "Besoin de rêver pour exister, besoin de vivre ses rêves pour exister" et la très belle Nos Regrets, qui débute sur un piano puis de lents accords d'où seul le refrain fera sortir le gros son accompagné par le chant de Bill.
On remarque que souvent les guitares sont plus en fond, pour accompagner le chant, plutôt que pour vraiment mettre des riffs en avant ou diriger le son du groupe, qui se veut peut-être plus hip-hop qu'avant. Les quelques autres morceaux un peu plus rock néanmoins : Désobéissant (le refrain surtout), 4444, le morceau qui bouge le plus, A vendre qui se moque des gens qui aiment s'afficher et 52 ème.
Le seul morceau qui pourrait faire penser à Electrochoc reste SUPERficiel, très electro, rappé façon Yelle, on aime ou on déteste mais ça reste ici assez sympa (surtout les paroles) et passe beaucoup mieux que sur leur album précédent malgré les chants de bimbos.
Un morceau acoustique surprend : Banlieue Pavillonaire, un peu de bonne humeur comme le groupe saurait en faire autour d'un feu.
L'album se clos sur un piano et un très beau texte passioné de Gérard Berliner.
Un album inespéré, un groupe qui revient avec des choses à dire, alors certes la fusion, neo-metal - appelez ça comme vous voulez - n'est plus le son à la mode, certes ceux qui n'ont jamais aimé Enhancer n'aimeront pas maintenant, certes cet album est loin d'être parfait, néanmoins, pour tous ceux qui ont une fois apprécié ce groupe et notamment avec l'album Street Trash, replongez dans votre adolescence et pretez une oreille à ce Désobéir.
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