lundi 5 octobre 2009

From Heaven We Fall


From Heaven We Fall c'est le post-hardcore / metalcore à la française. De Perpignan pour être exact. Après un premier EP assez metalcore "Hopeful Times" en 2006, le groupe revient ce mois-ci avec un nouvel EP "Appearances Are Deceptive" et autant dire qu'il déchire tout. Tout a été poussé plus loin que sur le disque précédent : plus mélodique, plus intense, le groupe a également casé des influences de chant façon La Dispute / mewithoutYou du meilleur effet.

Ne passez pas à côté de cette sortie : http://www.myspace.com/fhwfmusic

jeudi 1 octobre 2009

Chronique d'album : AFI - Crash Love


AFI est un groupe qui, et c'est peu commun, a su changer de style au moment de passer sur une major et cela sans décevoir la majorité de sa fanbase. Je pense à l'album Sing The Sorrow, un véritable petit chef d'oeuvre dans lequel Davey a décidé de se mettre à réellement chanter pour un résultat magnifique. La transition entre Black Sails In The Sunset (hardcore), The Art Of Drowning (punk-rock) et Sing The Sorrow (rock alternatif) a marqué l'apogée d'AFI. Puis le groupe a un peu déçu avec son DecemberUnderground, entaché en partie par les envies electro du groupe. Depuis Davey et Jade ont exorcisé cette envie dans leur side-project Blaqk Audio, et AFI nous revient épuré de toutes fioritures avec ce Crash Love qui marque la volonté du groupe de revenir à un son plus simple et sans artifices, pour ce qui est déjà leur 8ème album. Au niveau du concept, l'album tourne autour d'une histoire d'amour destructrice, entre amour et haine, que l'hideuse cover illustre plus ou moins.

Pour ce nouvel album, des fans privilégiés ont eu la chance de venir en studio avec le groupe pour enregistrer des choeurs. En effet AFI a toujours donné de l'importance aux choeurs (entre autre les fameux Oh Oh) et double-voix, mais cette fois ils donnent carrément un côté arena-rock et surtout parmi les meilleurs morceaux du disque. Alors même si l'album n'a pas sa piste d'intro épique habituelle, « Torch Song » a quand même sa courte intro inquiétante, puis donne dans le STS/DU jusqu'au refrain de fans en choeur « Anything! » tandis que Davey chante « I'd tear out my eyes for you, my dear » ce qui donne quand même ce qu'il faut de grandiloquent pour nous satisfaire. Dans le même genre, la mélancolique Beautiful Thieves portée par les choeurs de son refrain ou encore l'excellente End Transmission même si sur cette dernière les choeurs sont absents. Trois titres forts.

En plus du rock période major, on retrouve des chansons à l'ancienne, un peu plus punk-rock comme « I Am Trying Very Hard To Be Here » boostée par les choeurs géniaux de son refrain, « Sacrilege » qui aurait pu figurer sur The Art Of Drowning, voire punk-pop comme le single « Medicate » ou encore « Veronica Sawyer Smokes » mais qui pour cette dernière semble un peu fadasse en comparaison des autres.

D'autres morceaux ont un très fort potentiel, une excellente rythmique comme « Too Shy To Scream » ou « Cold Hands » mais sont plombés par un refrain mou qui fait retomber la sauce au lieu de la sublimer. Néanmoins « Cold Hands » demeure un gros morceau.

Enfin on trouve son lot de chansons calmes, bien qu'elles ne le restent jamais jusqu'à la fin et se transforment en power-ballades. La meilleure est « Ok, I Feel Better Now » agréable de bout en bout alors que « Darling, I Want To Destroy You » n'est sauvée que par l'émotion de son refrain. Puis le morceau final « It Was Mine », assez réussi. Mais on a déjà entendu beacoup mieux par le passé (« God Called In Sick Today », « Morningstar » ou plus récemment « Silver And Cold »).

Crash Love nous emporte encore dans une autre direction tout en revenant au punk-rock, il ressemble à ce qu'aurait pu être le successeur de The Art Of Drowning sur major. En cela, une bonne partie des fans ayant été déçus par DecemberUnderground risquent fortement d'aimer cet album. On apprécie ce retour aux sources en même temps que le look plus mature du groupe, qui paradoxalement nous sert une pochette cliché et des paroles plus simplistes que par le passé. Mais ce qui dérange le plus c'est le côté trop gentillet et pop de l'ensemble (n'espérez pas entendre un seul passage violent), il manque une certaine rage au niveau du chant même si instrumentalement le groupe assure toujours autant. Un Art Of Drowning lisse et sans amphétamines, qui après une première période de déception peut malgré tout se révéler... assez addictif.

The Academy Is... - Lost In Pacific Time EP


Après deux albums qui faisaient preuve d'une certaine maturité, The Academy Is a choisi de délivrer un troisième album bien plus épuré et simple, une compil de college songs aux mélodies sucrées avec Fast Times At Barrington High. Ce qui aurait pu se révéler casse-gueule a finalement donné un album excellent et accrocheur de bout en bout, peut-être leur meilleur.

L'impression que j'ai sur ce nouvel EP c'est que l'été et le lycée sont maintenant finis. Même si « I'm Yours Tonight » et « Days Like Masquarades », les deux petits tubes de l'album, ont toujours ce refrain un peu ensoleillé, ils reflètent en même temps une certaine mélancolie, spécialement dans les couplets.

Puis c'est carrément une chanson triste que le groupe sert avec « New York (Saint In The City) » tout en conservant un tempo rapide dans les refrains. Même chose avec « In the Rearview » avec ses paroles qui ne respirent pas la joie tout en restant catchy à fond.

Et quand le groupe décide de collaborer avec Andrew McMahon de Jack's Mannequin sur « Sputter », on se retrouve avec un synthé et une mélodie de chant qui rappellent la cold-wave dans les couplets, bien que le refrain soit quand à lui un peu plus classique.

Le groupe conserve le son de Fast Times At Barrington High et l'assombrit un peu, je ne sais pas encore si ce sera la direction du prochain album ni même si ces chansons seront parmi la tracklist de celui-ci mais ces 5 pistes sont un vrai plaisir et ne laissent présager que du meilleur. C'est toujours un plaisir d'entendre la voix de William Beckett, et des mélodies réussies comme ça on ne peut qu'en redemander.

Chronique d'album : Funeral For A Friend - Your History Is Mine 2002 - 2009


Funeral For A Friend fait parti de ces groupes qui, à peine un EP en poche, ont su créer une hype autour d'eux et devenir the next big thing. Après 7 ans et demi de bons et loyaux services, le groupe gallois nous sort un Greatest Hits qui se veut une réflexion sur leur carrière pour les nouveaux et les anciens, agrémenté d'un EP contenant 4 nouvelles chansons.

C'est en 2002 que tout à commencé avec l'EP Between Order And Model suivi la même année de l'EP Four Ways To Scream Your Name (les deux EP seront plus tard compilés en un sous le nom Seven Ways To Scream Your Name) représentés ici par une chanson de chaque, parmi les premiers succès du groupe : « 10.45 Amsterdam Conversations » et « This Year's Most Open Heartbreak » : un son rugueux entre riffs metalcore et passages post-hardcore, servi des cris graves du batteur et du chant plus mélodique du chanteur principal Matthew Davies.

En 2003 sort le premier LP du groupe, Casually Dressed & Deep In Conversation, qui reprenait pas mal de titres des EP précédents dans de nouvelles versions légèrement plus lisses. Un album moins metalcore, un rock alternatif / post hardcore toujours teinté de cris mais qui sont mis au second plan. On retrouve ici les trois singles qui sont entrés dans le top 20 à savoir la célèbre « Juneau », « She Drove Me To Daytime Television » et « Escape Artists Never Die ». Le principe d'un Greatest Hits à l'inverse d'un Best-Of et de rassembler les plus gros succès d'un groupe, pas ses meileures chansons. Et pourtant, le groupe a eu l'excellente idée de faire figurer le puissant megatube « Red Is The New Black », seule chanson issue des EP que je trouve meilleure dans sa version LP. Mais dans cette logique on déplore l'absence de « Bullet Theory » (un single pourtant) ou encore « Rookie Of The Year ».

Le groupe opère un premier tournant en 2005 avec l'album Hours sur lequel les cris sont presque totalement abandonnés – exception faite d'un morceau – pour le reste le son ne change pas et l'album est malgré tout une totale réussite : des riffs excellents, des mélodies entêtantes, chaque piste est un véritable plaisir. Ainsi sont présents les singles « Streetcar », « Roses For The Dead » et la ballade « History ». Ils auraient pu en mettre autant qu'ils voulaient je crois, l'album était un condensé de tubes.

C'est ensuite qu'arrive une catastrophe avec Tales Don't Tell Themselves en 2007. Un concept-album sur l'histoire d'un naufragé en mer. Le groupe abandonne tout gros son, les riffs sonnent peu inspirés, le chant mou, on se fait clairement chier à l'écoute. Heureusement seulement deux singles sont présents : « Into Oblivion (Reunion) » qui passe encore et la ballade « Walk Away », la seule que je zapperai volontiers sur tout ce Greatest Hits.

En 2008 le groupe redresse la barre avec Memory And Humanity : on garde le son light de l'album précédent mais cette fois l'ensemble sonne plus inspiré et accrocheur, les cris reviennent même timidement sur quelques pistes. Malheureusement cette compil ne rend pas du tout hommage à cet album en proposant simplement le très moyen « Kicking And Screaming » alors que les singles « Waterfront Danceclub » et « Rules And Games » étaient dix fois meilleurs (comme ça le Greatest Hits ne fait pas d'ombre aux ventes du dernier album?); on regrette également l'absence d'un morceau comme « You Can't See The Forest For The Wolves ».

Pour finir le groupe nous propose 4 nouveaux morceaux sous la forme d'un EP. Des titres avec un son plus lourd que le dernier album, des riffs plutôt bons : « No Honour Among Thieves » est sympa, « Wrench » est la chanson qu'on osait plus espérer, avec les cris du batteur, un passage de chant en double-voix et des mélodies parfaites, la meilleure chanson que le groupe ai composé depuis longtemps; mais qui manquent parfois de punch au niveau du chant : « Built To Last » ou « Captains Of Industry ».

Le bilan se veut mitigé. La tracklist aurait pu être meilleure c'est certain, comme à chaque compile on peut toujours trouver à redire. Si on ferme les yeux sur les oublis on a quand même un petit condensé d'excellentes chansons, si vous ne connaissez pas le groupe foncez ! C'est quand même du très bon et un groupe qui a marqué sa scène en cette décennie. Pour les autres, rien de nouveau. Quand à l'EP inédit, prenez-le pour « Wrench » ou zappez-le en attendant la suite, le groupe est capable du meilleur comme du moins bon et j'avoue ne plus savoir sur quel pied il va danser.