jeudi 1 octobre 2009

Chronique d'album : AFI - Crash Love


AFI est un groupe qui, et c'est peu commun, a su changer de style au moment de passer sur une major et cela sans décevoir la majorité de sa fanbase. Je pense à l'album Sing The Sorrow, un véritable petit chef d'oeuvre dans lequel Davey a décidé de se mettre à réellement chanter pour un résultat magnifique. La transition entre Black Sails In The Sunset (hardcore), The Art Of Drowning (punk-rock) et Sing The Sorrow (rock alternatif) a marqué l'apogée d'AFI. Puis le groupe a un peu déçu avec son DecemberUnderground, entaché en partie par les envies electro du groupe. Depuis Davey et Jade ont exorcisé cette envie dans leur side-project Blaqk Audio, et AFI nous revient épuré de toutes fioritures avec ce Crash Love qui marque la volonté du groupe de revenir à un son plus simple et sans artifices, pour ce qui est déjà leur 8ème album. Au niveau du concept, l'album tourne autour d'une histoire d'amour destructrice, entre amour et haine, que l'hideuse cover illustre plus ou moins.

Pour ce nouvel album, des fans privilégiés ont eu la chance de venir en studio avec le groupe pour enregistrer des choeurs. En effet AFI a toujours donné de l'importance aux choeurs (entre autre les fameux Oh Oh) et double-voix, mais cette fois ils donnent carrément un côté arena-rock et surtout parmi les meilleurs morceaux du disque. Alors même si l'album n'a pas sa piste d'intro épique habituelle, « Torch Song » a quand même sa courte intro inquiétante, puis donne dans le STS/DU jusqu'au refrain de fans en choeur « Anything! » tandis que Davey chante « I'd tear out my eyes for you, my dear » ce qui donne quand même ce qu'il faut de grandiloquent pour nous satisfaire. Dans le même genre, la mélancolique Beautiful Thieves portée par les choeurs de son refrain ou encore l'excellente End Transmission même si sur cette dernière les choeurs sont absents. Trois titres forts.

En plus du rock période major, on retrouve des chansons à l'ancienne, un peu plus punk-rock comme « I Am Trying Very Hard To Be Here » boostée par les choeurs géniaux de son refrain, « Sacrilege » qui aurait pu figurer sur The Art Of Drowning, voire punk-pop comme le single « Medicate » ou encore « Veronica Sawyer Smokes » mais qui pour cette dernière semble un peu fadasse en comparaison des autres.

D'autres morceaux ont un très fort potentiel, une excellente rythmique comme « Too Shy To Scream » ou « Cold Hands » mais sont plombés par un refrain mou qui fait retomber la sauce au lieu de la sublimer. Néanmoins « Cold Hands » demeure un gros morceau.

Enfin on trouve son lot de chansons calmes, bien qu'elles ne le restent jamais jusqu'à la fin et se transforment en power-ballades. La meilleure est « Ok, I Feel Better Now » agréable de bout en bout alors que « Darling, I Want To Destroy You » n'est sauvée que par l'émotion de son refrain. Puis le morceau final « It Was Mine », assez réussi. Mais on a déjà entendu beacoup mieux par le passé (« God Called In Sick Today », « Morningstar » ou plus récemment « Silver And Cold »).

Crash Love nous emporte encore dans une autre direction tout en revenant au punk-rock, il ressemble à ce qu'aurait pu être le successeur de The Art Of Drowning sur major. En cela, une bonne partie des fans ayant été déçus par DecemberUnderground risquent fortement d'aimer cet album. On apprécie ce retour aux sources en même temps que le look plus mature du groupe, qui paradoxalement nous sert une pochette cliché et des paroles plus simplistes que par le passé. Mais ce qui dérange le plus c'est le côté trop gentillet et pop de l'ensemble (n'espérez pas entendre un seul passage violent), il manque une certaine rage au niveau du chant même si instrumentalement le groupe assure toujours autant. Un Art Of Drowning lisse et sans amphétamines, qui après une première période de déception peut malgré tout se révéler... assez addictif.

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