Un film plus qui était plus qu'attendu, et sur lequel les avis divergent. Avant même sa sortie, les gens riaient déjà du réalisateur : le fameux McG, réalisateur des deux Charlie Et Ses Drôles De Dames et créateur de séries pour ados telles que Newport Beach (The OC). Il est vrai qu'à première vue, le gars n'avait pas le potentiel pour succéder à un vétéran de la science-fiction tel que James Cameron. Néanmoins, je n'aime pas qu'on se moque de quelqu'un avant même d'avoir vu le moindre extrait du film, et j'avoue que cette haine envers le réalisateur m'a profondément répugné et donné envie de lui laisse sa chance. En tout cas, depuis deux semaines, le film cartonne en tête du box-office français.
Venons en à l'histoire (spoiler indise): le film débute à notre époque avec un condamné à mort, Marcus Wright (Sam Worthington), qui donne son corps à la science (représentée par Helena Bonham Carter, employée de Cyberdyne et cancéreuse condamnée, qui fait une apparition courte mais remarquée). On se retrouve ensuite dans le futur avec John Connor et des résistants qui lancent un assaut contre un bâtiment de Skynet dans lequel ils découvrent avec stupeur les expériences menées par les machines sur des prisonniers humains, dont Marcus. Marcus sort ensuite de son sommeil prolongé et découvre un monde apocalyptique avant de faire la connaissance du jeune Kyle Reese qui va lui expliquer la situation. En bref, la résistance pense ensuite avoir trouvé le moyen de controller les machines grâce à une certaine fréquence, tandis que parallèlement Connor va devoir retrouver et sauver Kyle, cible n°1 sur une liste de Skynet. Marcus quand à lui va découvrir sa condition de cyborg et devra se faire accepter de la résistance.
Le scénario de ce 4ème volet est signé par les mêmes auteurs que T3, marrant quand on pense que toute l'équipe de réalisation veux à tout prix faire oublier ce 3ème volet. Pourtant T3 n'était pas un mauvais film, non, loin de là. Mais il se contentait de reproduire les deux films précédents et ne se démarquait que par sa fin pas happy end du tout qui reste le meilleur moment du film. Notons que le scénario a également été revu par Jonathan Nolan (The Dark Knight) même s'il n'est pas crédité au générique. Ici la franchise propose pour la première fois une véritable nouvelle expérience au spectateur en prenant place dans le futur entreperçu dans les films précédents, choix judicieux qui évite la redite et permet de donner un second souffle à la saga. Pour être plus précis l'action se situe dans le futur, mais avant le futur des anciens films, ainsi pas encore d'armes lasers ni de T-1000, la plupart des robots sont des T-600 (le modèle avant le Terminator interprété par Schwarzy, le T-800.) Le bestiaire des machines à été revu à la hausse avec le Harvester (un robot géant) et des moto-terminator entre autres.
Alors McG, apte à réaliser un Terminator ? Franchement, j'ai envie de dire un grand oui. Tout d'abord on apprécie le ton sépia de l'image qui confère une atmosphère particulière. Ensuite les scènes d'actions sont véritablement époustouflantes, une m'a particulièrement marqué : la séquence d'intro du film dans lequel John est dans un helicoptère qui se crashe, le tout en plan séquence, pour finir caméra à l'envers dans l'hélico retourné au sol : impressionant. D'autres moments comme l'arrivée du Harvester puis la poursuite des moto-terminator semble tout droit sortis respectivement de Transformers et d'un Final Fantasy Advent Children en images réelles.
Le casting est la force de ce Terminator, c'est évident. D'ailleurs, j'aurai même envie de dire que le casting est la force de tous les films de la saga (Scharwzenegger, Linda Hamilton, Edward Furlong, Robert Patrick parmi les plus talentueux.) Et remplacer Arnold était-ce faisable ? La preuve que oui, avec un Sam Worthington qui prend la relève comme il se doit et se révèle un excellent Terminator (car n'oublions pas que c'est ce qu'il est au final.) J'ai beaucoup lu de la performance exceptionnelle de Sam qui "éclipserait" Christian Bale. Autant pour un film comme The Dark Knight je suis d'accord qu'Heath Ledger en Joker vole la vedette, autant ici je ne partage pas cet avis. Pour moi la performance des deux acteurs est remarquable. Seulement le personnage de Marcus est nouveau, innatendu, à l'histoire tragique et émouvante, nul doute qu'il séduit et touche le spectateur même si on aurait aimé davantage de dualité dans son esprit. Mais Connor n'est pas en reste, même si son rôle est plus évident, il suffit de le voir donner des ordres avec une force et une conviction rarement aussi convaincante pour se dire que Christian interprète à merveille ce futur leader charismatique. Malheureusement on arrive un peu vite à ce stade et on ne saisit pas complètement comment John est perçu, certes le générique nous explique qu'il est vu comme un prophète par certains, faux-prophète par d'autres, mais on ne comprend pas vraiment quel est le niveau d'autorité qu'il exerce à ce stade (larbin ou commandant?), même si on se doute qu'il est amené à devenir à terme le grand leader.
La bonne surprise du film c'est Anton Yelchin (aperçu récemment dans Star Trek) en Kyle Reese. Tout d'abord parce qu'il ressemble physiquement au "vrai" Kyle mais aussi parce qu'il est tout à fait convaincant dans le rôle de ce jeune garçon courageux qui veut prouver sa valeur. Le contraste entre son rôle de timide dans Star Trek et d'intrépide ici est saisissant, un acteur à suivre.
On constate que le personnage de Kate Brewster qui est la femme de John, et qui est apparu dans le 3ème volet est ici conservé. C'est vrai sa simple absence aurait suffit à contredire le troisième film et je déteste les suites qui font ça, comme l'a fait le second Highlander avec le premier pour les gens qui me suivent. Dans le 3 on apprend que John sera tué par le T-800 à l'effigie de Schwarzy, on verra si celà arrive dans les prochaines volets et si le 3 sera à terme contredit ou pas. Mais là où le bas blesse, c'est que ce personnage qui aurait pu être un pillier de l'histoire ne sert en fait à rien. A strictement rien. Il n'est entreperçu que quelques instants. Espérons qu'il prenne davantage d'ampleur dans les prochains films. J'ai entendu parler de nombreuses coupures, entre autres pour éviter la censure (ce qui explique le manque de scène sanglantes ou gores), et sûrement que ce genre de personnage a du pâtir de ces césures forcées (40 minutes de film en moins d'après ce que j'ai lu.)
Au niveau des excellentes surprises : le retour de Linda Hamilton à travers des bandes sonores dans lequelles John cherche des réponses sur la façon de combattre les machines et l'apparition d'un Schwarzeneger en images de synthèse et rajeuni (il est vrai que les rides dans T3 ça le faisait moyen) dans le QG de Skynet pour le final du film.
Ce qui nous amène à parler du final, qui ne déroge pas à la règle et se passe dans une usine : une fabrique de T-800 cette fois. J'avoue avoir particulièrement bien apprécié ce final et le combat entre John aidé par Marcus et un T-800. Combat au cours duquel John se fera griffer la gueule par une machine et aura ainsi la cictrice aperçue dans le futur de T-2 et T-3. La boucle est bouclée.
Finissons par la musique signée Danny Elfman. Elle s'inscrit dans la lignée de ce qu'avait fait Brad Fiedel : thèmes à la fois épiques, métalliques et stressants. Le thème de Fiedel ne figure pas sur la BO, mais on peut l'entendre quelques secondes à deux reprises : pour ouvrir et fermer le film.
McG a vraiment pris soin de son bébé. Il n'a pas baclé le travail, Terminator 4 n'est pas une bouse sans âme. Ceux qui vous diront ça seront de purs aigris ou de simples menteurs. Le réalisateur a tout fait pour respecter le matériel d'origine et les nombreux fans de la saga à travers de nombreuses allusions et la reprise des répliques cultes. Terminator Renaissance porte bien son nom et ce nouvel aspect à la Mad Max lui va à ravir. Certes il n'est pas exempt de défauts (les personnages auraient pu être plus approfondis, et pourquoi les Terminators lancent les humains contre le décor au lieu de leur broyer le cou direct? Surtout quand cet humain s'appelle John Connor) mais quel plaisir de retrouver cette franchise sous un nouveau jour, et de voir enfin cette guerre contre les machines. Maintenant on attend impatiemment la suite et j'espère sincèrement que le réalisateur ne changera pas, je lui fais maintenant pleinement confiance et suis entièrement dévoué à sa cause.
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