Le deuxième album de Chiodos nous revient avec une désormais traditionelle ré-édition qui fera rager les acheteurs de la version précédente. Surtout qu'ici le groupe ne se fout pas de nous avec pas moins de six pistes bonus, non pas cantonnées à la fin de l'album mais intercalées dans la tracklist déjà existante pour la changer complètement.
Mais d'abord un mot sur l'album tel qu'il était à sa sortie originale : Chiodos est un groupe de rock alternatif aux accents screamo et qui doit beaucoup au talent de son chanteur, Craig Owens et sa voix de castra, qu'on a également pu entendre dans le all-star band The Sound Of Animals Fighting ou encore dans son side-project punk-rock Cinematic Sunrise.
Contrairement au debut-album, Bone Palace ballet est un album qui mise moins sur les gros riffs et les hurlements et plus sur les passages mélodiques et les orchestrations : piano et cordes en tous genre agrémentent l'album, lui donnant une touche dramatiquement grandiloquante. Un album qui demande un certain temps avant de rentrer complètement dedans mais qui une fois acquis à votre cause se révèle toujours plus riche. Survolons l'album et ses tubes vite fait : Is it Progression if a Cannibal Uses a Fork? débute sur un souffle, puis Craig qui chante mi-lover mi-rageux, des chuchotements, des guitares et un piano qui accompagne le tout, puis des cris et des choeurs digne d'une chorale apocalyptique, et surtout un chant magnifique dans les refrains, à vous foutre des frissons. Et encore ce n'est rien à côté du mélancolique single Lexington. (Joey Pea-Pot with a Monkey Face) où là le chant est carrément bluffant.
Deux chansons plus calme au milieu de l'album apportent leur lot d'émotion : A Letter From Janelle et I Didn't Say I Was Powerful, I Said I Was A Wizard avec leur chant qui saura vous renverser le coeur. Plus loin dans l'album, Intensity In Ten Cities est dans le même genre.
Bulls, Make Money, Bears Make Money, Pigs Get Slaughtered nous transporte complètement avec son refrain chanté à plein poumons et ses cris déchirants, quand à Life Is A Perception Of Your Own Reality, elle nous surprend avec son intro tout en cordes, digne d'un orchestre de chambre, puis se poursuit comme les autres par un envoutant mélange de chant, de guitares et de piano.
Le morceau de choix de cet album restera pour moi : The Undertaker's Thirst for Revenge is Unquenchable (The Final Battle), anciennement le morceau final et également la chanson qui possède le plus de chant screamé. Après un début crié et parfaitement orchestré, une accalmie magnifique qui repart en cris poignants jusqu'à son final intense chanté : And all the world's a stage, I existed because I dreamed and well, I dream no more, I've given up on the entire human race. Du grand art. On regrette juste la fin chuchottée qui a disparu, vraiment dommage.
Passons maintenant aux chansons bonus de cette version. Surprise, l'album débûte désormais sur un autre morceau puisqu'il s'agit de Two Birds Stoned At Once : intro rythmée en cordes qui part assez vite en screams, autant dire un premier contact avec l'album beaucoup plus rentre dedans que sur la version précédente. Et le groupe applique la même recette aux autres morceaux : ...And The Liver Screamed Help! et son refrain à la fois screamé et chanté de façon sur-aigue magnifique, We Swam From Albatross, The Day We Lost Kailey Cost et son refrain vraiment poignant toujours dans une tonalité aigue à l'extrème et Smitten For The Mitten avec beaucoup plus de cris même si le morceau se calme à partir du milieu.
Et pour conclure, les deux chansons les plus calmes en versions acoustiques : I Didn't Say I Was Powerful, I Said I Was A Wizard.
Bone Palace Ballet était déjà un album de très grande qualité et les petites attentions apportées à cette nouvelle version ne font que paufiner ce chef-d'oeuvre. Les chansons bonus apportent un côté plus rentre dedans à l'album, peut-être ce qui lui manquait, et se targue de proposer deux chansons acoustiques à faire chialer. Rajoutons la présence d'un DVD incluant des scènes de backstage et de live. Si vous ne l'avez pas encore écouté, n'attendez plus.