mercredi 5 août 2009

Chronique d'album : Anchor & Braille - Felt


Deux ans après un premier vinyle 7" de seulement deux chansons mais assez prometteur, Anchor & Braille livre son debut album. Ce groupe c'est avant tout le side-project de Stephen Christian, chanteur d'Anberlin, accompagné d'Aaron Marsh, chanteur de Copeland, au mix et à la prod. C'est également le premier disque sur le propre label de Stephen : Wood Water Records. Le titre de l'album se veut un reccueil de ressentis, plus particulièrement de regrets et de coeurs brisés. Voilà, les présentations sont faites.

A l'opposé du groupe Anberlin, A&B se base essentiellement sur des claviers, pianos et guitares acoustiques.
Rust débute tout doucement en acoustique / batterie, la voix dans le refrain introduit le magnifique fausset : une voix peu puissante utilisant le registre le plus aigu. Like Steps In A Dance débute sur un piano, le titre est un peu plus dansant surtout dans le refrain en fausset encore une fois.
Blur reflète bien son titre et est un peu plus mélancolique et triste : des couplets émouvants et un refrain réussi. A vrai dire la première qui m'accroche vraiment vraiment. Dans le même genre Inretrospect, anciennement nommée Sound Asleep sur le 7", tout aussi poignante : « Is this heaven or is this hell ? I'm to drunk, to drunk to tell ».
Summer Tongues marque la présence de cordes insistantes et d'une batterie lente, finalement cet album est assez blues/jazz. Calm, Calm, Calm Yourself ressemble à une chanson de comédie musicale, assez spéciale mais finalement assez accrocheuse, surtout dans son refrain
Wedding/Funeral, déjà présent sur le 7" et quel morceau ! Mon préféré déjà avant, et il reste toujours le meilleur morceau de l'album à mon goût : sûrement la plus triste, tant au niveau du chant (qui vous arracherait des frissons) que des paroles plus que magnifiques; on ne sait pas si le chanteur parle d'un mariage ou d'un enterrement, et l'ambiguité du contexte fais tout le charme de cette chanson. Sinon, on peut penser qu'il regarde la femme qu'il aime épouser un autre homme, et pour lui c'est comme si elle mourrait car rien ne sera plus jamais comme avant. De plus la chanson a été ré-enregistrée et le changement se sent : le chant sensiblement différent, mais surtout une guitare électrique fait une apparition discrète dans le pré-refrain tandis que de nouveaux choeurs apparaissent en milieu de morceau.
Sleep, When We Die est encore une chanson triste et belle au piano, on y note la présence d'un chant féminin accompagnant Stephen. On reste dans la ballade piano chialante avec Forget Love, I Just Want You To Make Sens To Me Tonight, une de celles qui sonnent le plus triste, vraiment belle et un refrain envoutant. Et voilà que Aaron vient poser son chant aux ¾ du morceau, qui se finit sur un solo de gratte électrique... du grand art.
On retourne en acoustique avec Sing Out, agréable avec un joli refrain. Mais c'est avec du piano à nouveau que l'album se ferme sur Sheet Music, un morceau assez soul / blues, toujours un beau refrain.

Après avoir adoré la première sortie du groupe (enfin, il s'agit plus d'un projet solo), j'ai eu un peu peur à l'écoute des premiers extraits de Felt : un peu plus joyeux, bizarres, speeds (Like Steps In A Dance) que ce que j'aimais à la base : la mélancolie et le chant triste. Heureusement je retrouve sur ce disque ce que j'esperais y trouver, peut-être juste un peu moins catchy. On peut reprocher le fait que les morceaux auront tendance à se ressembler pour un novice, mais au fil des écoutes la beauté des arrangements, de la voix et des textes se réveleront à vous. A écouter « comme un musée la nuit, les lumières éteintes » selon Stephen. Meilleur que les albums solos d'Anthony Green et Dustin Kensrue.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire